dimanche 4 décembre 2016

Les deux avènements du Christ: homélie pour le deuxième dimanche de l'avent

Ce que dit saint Jean Baptiste à la fin de l'évangile d'aujourd'hui est à rapprocher de la lecture du prophète Isaïe et concerne à la fois la venue du Fils de Dieu, par le mystère de son incarnation, il y a 2000 ans, et son retour dans la gloire à la fin des temps : Lui vous baptisera dans l'Esprit Saint et le feu. Il tient dans sa main la pelle à vanner, il va nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera son grain dans le grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s'éteint pas.
Le prophète Isaïe lui nous annonce la première venue du Christ : Sur lui reposera l'esprit du Seigneur. Ensuite il nous parle du monde à venir, celui qu'inaugurera le retour en gloire du Christ, et nous le décrit comme un monde paradisiaque, dans lequel le mal n'existera plus, ce qui est entre autres symbolisé par la cohabitation pacifique des animaux, qui ne se dévoreront plus les uns les autres : Le loup habitera avec l'agneau... Il n'y aura plus de mal ni de corruption sur ma montagne sainte...
Dans sa première venue le Christ nous a obtenu en effet la grâce sanctifiante et toutes les grâces actuelles pour pouvoir sauver notre âme. Il a institué les sacrements pour nous communiquer sa grâce. D'autre part la prière est le moyen assuré pour nous sauver, car elle est appuyée sur les mérites infinis du Christ. A la pentecôte, le Seigneur a baptisé son Église dans l'Esprit et le feu. Ainsi grâce à la première venue du Christ, nous sommes maintenant réellement sur le chemin du salut éternel.

Ensuite, il y a ce que nous attendons et qui est l'objet de notre espérance pour l'au-delà de ce monde : une création nouvelle dans laquelle notre bonheur sera parfait et où le mal n'existera absolument plus. Pour le moment sur cette terre, les moments de bonheur que nous pouvons connaître appartiennent vite au passé. Notre bonheur est fragile et incertain, surtout lorsque le poids des années se fait sentir. Notre condition actuelle connaît aussi des moments de tristesse et de souffrance. Nous participons ainsi à la passion du Christ. Notre vie sur terre est donc un mélange de bonheur et de souffrance. Mais si nous croyons en Jésus, la joie profonde existe déjà dans notre cœur. Connaître le Christ et ses mystères nous donne une joie intérieure, au milieu des épreuves de cette vie et en plus nous donne l'espérance et l'avant-goût du bonheur parfait qui nous est réservé dans la vie éternelle, si nous persévérons dans notre foi et notre charité.
 Aussi en ce dimanche la liturgie nous invite à deux choses : d'abord l'action de grâce pour tout ce que le Seigneur a déjà réalisé pour nous par sa venue dans la chair ; ensuite l'espérance joyeuse de ce qu'il fera pour nous lors de son retour dans la gloire. C'est donc avec une conviction renouvelée que nous chanterons encore lors de la venue invisible, mais réelle elle aussi, parmi nous du Seigneur au moment de la consécration : Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire.

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