mardi 28 mars 2017

Avortement et miséricorde de l'Eglise

On reparle à nouveau de la position de l'Eglise face au douloureux problème de l'avortement. En Belgique ces derniers jours, avec l'étrange position adoptée par les autorités de l'université catholique (?) de Louvain, la question refait surface. Aussi je vous propose les réflexions d'un prêtre de la base, qui entend rester fidèle à l'enseignement de Jésus et de son Eglise, et qui dans son ministère pastoral a été amené plusieurs fois à rencontrer des femmes qui ont pratiqué l'interruption volontaire de grossesse.

On nous dit qu'à une Eglise du passé, marquée par la rigidité et le dogmatisme, doit succéder enfin une Eglise tolérante et pratiquant la miséricorde. Il y a en cela une grave erreur de perspective, qui consiste à mal situer ce qu'est la miséricorde dans la vue chrétienne des choses. 
L'enseignement de l'Eglise maintient les deux bouts de la corde: vérité et justice, d'une part, miséricorde et compréhension, d'autre part.
Qu'est-ce que l'avortement pour l'Eglise? Pour le concile Vatican II, l'avortement et l'infanticide sont des crimes abominables! L'encyclique Evangelium Vitae de saint Jean-Paul II enseigne que l'avortement est le meurtre délibéré d'un être innocent! Ainsi le souverain pontife, dans son magistère, a tranché une question soulevée depuis un certain temps, dans le sens que l'avortement est une violation réelle du cinquième commandement. Il s'agit bel et bien d'un meutre. Enfin, est-ce une coïncidence?, le pape François, le 27 mars dernier, au moment où la Belgique s'agitait autour de l'affaire Mercier, a écrit sur son compte twitter: Protéger le trésor sacré de toute vie humaine, de sa conception jusqu'à la fin, est la meilleure voie pour prévenir toute forme de violence.
Adopter une attitude molle et libérale dans ce domaine n'est pas une attitude de miséricorde. Car il faut toujours tout faire pour dissuader une femme d'interrompre sa grossesse. Il suffit pour s'en convaincre de voir les blessures psychiques qu'une femme porte tout le reste de sa vie, lorsqu'elle a commis cette faute. Ayant détruit la vie en elle, un esprit de mort va s'installer dans son âme, et un malaise dépressif chronique et récurent risque de la torturer tout le reste de son existence. Dans tout avortement, il y a deux victimes: l'enfant et la mère.
 Heureusement des prêtres peuvent leur venir en aide, par des prières de délivrance et de guérison. Là entre en jeu la miséricorde. En effet Dieu aime le pécheur tel qu'il est et par le repentir et la confiance en la miséricorde, accompagnée d'une vraie vie de prière et de conversion, empreinte d'une totale confiance en Dieu, un véritable processus de guérison intérieure et de résurrection spirituelle est possible. De nombreux témoignages le confirment. Puisse toute femme qui a fauté trouver le guide sprituel qui l'accompagnera sur ce chemin de reconstruction, qui pourra même se terminer par cette louange de l'exultet: Heureuse la faute qui nous a valu une telle rédemption. Dieu dans sa miséricorde va jusqu'à transformer nos fautes du passé en bénédiction pour l'avenir.
La miséricorde de l'Eglise, réclamée à cors et à cris par certains, c'est là qu'elle se situe et elle est inséparable d'un discours ferme et courageux sur les principes moraux intangibles de la morale catholique.


6 commentaires:

  1. Cher Père, je suis 100% convaincue par tour ce que vous écrivez à propos de l'avortement et j'adhère à 100% à la position de l'Eglise. Néanmoins je suis choquée par la façon dont vous parlez des "femmes qui avortent" : j'imagine qu'il est impossible pour une femme "d'avorter", elle doit "faire avorter". Vous savez comme moi que bien souvent, si une femme qui veut avorter trouvait un soutien, elle "n'avorterait" pas. Et encore une fois, une femme ne peut pas avorter seule​, elle doit demander à quelqu'un. En vous lisant, on comprend bien que l'avortement met fin à une vie mais on a l'impression que seule la femme qui se fait avorter est partie prenante alors que dans tous les cas elle a besoin de qq'un pour l'acte lui même et que dans viens des cas, elle ne choisit pas cette solution de son plein gré

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    1. Tout ce que vous dites est profondément juste et j'y souscris entièrement. Merci donc pour votre commentaire.

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  2. Dr Philippe Schepens2 avril 2017 à 23:01

    Voici mon point de vue en tant que médecin:
    L'embryologie humaine est une science exacte qui décrit les premiers stades du développement de l'individu humain. Or il est démontré que dès le stade de zygote toutes les cellules de l'embryon ont le même matériel génétique que celles de l'adulte 20 ans plus tard. Donc l'embryon est un organisme distinct de celui de ses parents, tout en étant issu d'eux.De plus , il est démontré que dès le stade de zygote , l'embryon se développe de façon aussi autonome qu'individuelle, ne prenant du monde extérieur à lui que les ingrédients nécessaires à sa survie et à son développement. La nature individuelle de l'embryon est par conséquent un fait démontré par la science. L'article 3 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme stipule que " Tout individu a droit à la vie..."

    Cette définition du début de la vie de l'individu humain ou animal est établie depuis la seconde moitié du 19me siècle. Hélas beaucoup de personnes refusent de se rallier à cette évidence pourtant scientifiquement établie depuis ce temps-là. Cela uniquement pour la raison que cela entrainerait de "déchirantes" conclusions éthiques, que ces personnes devraient en tirer, ce qu'elles refusent de faire. C'est de leur part purement de l'hypocrisie de convenance.

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  3. Il ne faut pas présenter, proposé la ‘Miséricorde’ avant le péché!




    Il ne faut pas présenter, proposé la ‘Miséricorde’ pour faire le péché!


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    1. Avant le péché, dans la tentation, la tactique du diable est de mettre en avant la miséricorde de Dieu pour induire le pécheur à désobéir à Dieu. Après la faute, la tactique du diable est au contraire de faire douter de la miséricorde pour conduire le pécheur au désespoir.

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    2. tandis que le prêtre fait l'inverse: avant le péché, il fait redouter la punition de Dieu pour éviter le péché, et après, il fait miroiter la miséricorde pour ne pas perdre le fidèle.

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